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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 22:51

LE NOUVEL AN

 [Article paru dans la revue Théosophie, Paris, Volume VI, n°5 de janvier 1931]

 

La Théosophie enseigne la loi des cycles. Les calendriers sont une invention de l’homme faisant usage de la connaissance de cette loi. C’est pourquoi il existe des calendriers erronés. Dans l’ancien temps, on possédait une connaissance astronomique exacte ; les Arabes qui avaient été instruits par les Hindous, apprirent, ainsi que les Chinois, tout le bien qu’on pouvait obtenir en se servant d’un calendrier dressé d’une façon correcte. Peut-être l’Ange du Temps, l’Incarnation de la Patience, révélera-t-il à sa manière, quand l’heure aura sonné, comment nous, Occidentaux, devons apprendre à le suivre avec intelligence, et à coopérer avec lui à notre amélioration et à notre succès spirituel. Entre temps, contentons-nous de faire ce que nous pouvons par la pensée et le sentiment, en vue de nous rendre ce Dieu favorable, devant lequel la Mort même est impuissante.

Nous avons, en Occident, une idée exagérée de la valeur du Temps, nous sommes si fortement imbus du fait que le « temps est précieux », qu’à moins de faire quelque chose, nous croyons que nous manquons à notre devoir et que nous péchons. Nos frères orientaux tombent dans l’excès opposé : - « nous avons demain, la vie prochaine, l’éternité même, alors, pourquoi se hâter ? » La grande Gîta nous met en garde contre l’ « activité dans l’action ». Et W.Q. Judge a répété l’avertissement d’une façon juste en disant : - « Il ne s’agit pas de se ruer follement et témérairement vers l’action pour agir, agir. Faites ce que vous trouvez à faire ». D’autre part, un des Grands Maîtres des Théosophes conseillait : « Il est toujours plus sage de travailler en vue de forcer le courant des événements, que de laisser au temps le soin de le faire… Le devoir du philanthrope consiste à travailler avec le flux, et à aider l’impulsion en avant ».

Il faut observer un sage milieu, un mental oisif est un danger ; des sensations actives sont un danger. En général, les deux vont de pair. Un mental actif est exempt de sentiments, il faudrait arriver au calme dans l’activité, car c’est ainsi que naît l’action mentale. De même qu’un état fiévreux du corps rend le cerveau actif, un état fiévreux des sensations produit une fausse activité mentale. Cette espèce d’action mentale erronée qui fleurit dans notre civilisation, est prise à tort pour l’aspect créateur du mental humain.

Le mental humain est l’instrument de l’âme humaine. L’âme est le Penseur, et elle emploie directement l’instrument de pensée qui est le mental. Tout le monde désire la paix du mental, et croyant que l’argent  ou la gloire, le pouvoir ou l’amour apportera ce don, les gens poursuivent ces biens, et ne rencontrent qu’échecs décourageants. La Théosophie enseigne que la paix du mental n’est qu’un aspect, dont l’autre est le pouvoir du mental. La paix et le pouvoir du mental vont de pair. La paix est un élément constitutif actif, et non passif, du mental. Et c’est parce qu’il est actif sur son propre plan mental qu’il impose le calme aux émotions, au cerveau, aux cinq organes d’action et aux cinq sens de la connaissance. Cet aspect actif du mental est la réflexion directe de l’Ame Créatrice.

Un mental oisif signifie qu’il est séparé, temporairement ou définitivement, partiellement ou complètement, de son âme-maîtresse. Notre nature inférieure prive l’âme supérieure de l’unique instrument qui lui soit utile, et cet instrument qui est un organisme vivant, se meut machinalement, et crée, sous l’influence des désirs, les soifs sensuelles, et les désirs de la passion. Ceci provoque une fièvre psychique – du mécontentement, du déplaisir, et un besoin sans cesse renouvelé de l’activité et de la convoitise.

Nos vœux de Nouvel An ! Nous souhaitons à nos lecteurs, de toutes croyances et classes, une activité créatrice réelle du mental. Ceci signifie que nous leur souhaitons d’être exempts du mécontentement, de la hâte mentale, des états d’esprit distraits. Mais la Théosophie diffère de la prêtrise, en ce qu’elle ne confère pas ses bénédictions par un intermédiaire, pas plus qu’elle ne laisse celui à qui elle offre ses bénédictions, dans l’ignorance ou dans l’espoir. La Théosophie dit : « Salut, frère, puisse la bénédiction de la paix et du contentement descendre sur toi. Mais tu devras travailler pour l’obtenir, frère. Personne ne peut soulever pour toi le fardeau de la maladie, mais tu peux toi-même t’en débarrasser par un énergique coup d’épaule. N’espère pas, frère, car sur le mur du Temple de la Nature, on peut lire ces mots : « Abandonnez l’espoir vous tous qui entrez ici ». Mais sois assuré que dans ton cœur se trouve un pouvoir plus puissant que l’espoir – la Sagesse ; car l’Ame est le Connaisseur et le Créateur. Sur ce Mur du Temple se lit aussi : - « Fuis l’ignorance ; défie-toi de tes sens ; cherche dans l’Impersonnel, l’homme Eternel ; cherche, ô Débutant, à fusionner ton mental et ton âme ».

Soyons oisifs pour tout ce qui a trait à la soif des sens, à la satisfaction des sensations.

Cultivons en nous l’aspiration du mental qui nous pousse à chercher le Christ dans le mental, le Christ dont la nature est sagesse.

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