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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 09:23

Individualité et personnalité

[Traduction de l’article « Individuality and Personality » paru dans la revue américaine Theosophy, d’octobre 1919]

Du point de vue de la Théosophie, tout est conscient à son degré et sur son propre plan d’existence ou d’action. Les « six principes » des enseignements théosophiques sont les différentes formes ou manifestations de la conscience, la conscience étant en elle-même le septième « principe ».

Ces sept principes peuvent être réduits en trois : la conscience elle-même d’où procède toute action, l’action ou la manifestation, et le degré d’intelligence impliqué dans l’action. Les trois sont présents partout et en toute chose. Ils forment une Trinité sans laquelle aucune manifestation n’est possible. Plusieurs noms ont été attribués à cette trinité fondamentale. C’est cette trinité qui est présentée en Théosophie dans les trois propositions fondamentales de la Doctrine Secrète (Vol. I, pp.13-17).

La conscience n’évolue pas : elle est la base de toute évolution. C’est l’intelligence qui évolue au moyen de l’action ou de la manifestation. L’intelligence et l’action sont liés l’un à l’autre dans une relation de cause à effet, et la conscience est la Cause Sans Cause à l’origine des deux. Tout changement repose sur l’intelligence et l’action, et non pas sur la conscience.

La vie, la volonté, le mental, la sensation, l’énergie et la matière sont considérés par la Théosophie comme étant les diverses instruments ou manifestations de la Conscience. Ils correspondent aux « six principes » des enseignements théosophiques. Ils s’identifient à eux, quand nous reconnaissons qu’ils existent simultanément en toute chose et partout ; qu’ils sont tous transformables l’un en l’autre ; que cette transformation est la cause de tous les phénomènes et elle se poursuit constamment ; et enfin, qu’ils sont tous des modifications et les expressions de la Conscience, le Principe unité immuable et universel.

La compréhension théosophique de la nature et de l’homme est naturellement en désaccord avec celles de la religion, de la science et de la philosophie moderne, qui changent constamment quand la découverte de faits nouveaux l’impose. Mais la philosophie de la théosophie, est la sagesse accumulée des âges et, par conséquent, sa connaissance des constituants et lois de la nature, est immuable. Elle est la même doctrine éternelle et inépuisable, d’hier, d’aujourd’hui, et de toujours.

La Théosophie n’enseigne pas qu’une Déité omniprésente soit en dehors de l’homme ; un Pouvoir omnipotent séparé et distinct du nous ; une Vie présente partout et dont la nôtre serait séparée ; une Intelligence omnisciente n’ayant rien de commun avec notre intelligence ; un Dieu créateur immatériel et une Matière qui soit une création issue de rien. La Théosophie est la doctrine de l’Unité de tout dans la Nature ; et de l’identité de l’Homme avec l’Esprit Suprême.

Nous sommes donc, chacun d’entre nous, pur Esprit ou Conscience, avec le degré d’intelligence que nous avons acquis à travers nos actions et incorporations dans des évolutions antérieures ;  nous sommes, actuellement, engagés dans d’autres actions dans l’environnement que nous avons créé pour nous-mêmes.

Nous avons trouvé que les explications sur la nature et l’homme, qui nous étaient présentées par notre intelligence et celles de ceux que nous considérions jusqu’à présent comme nos instructeurs, ne suffisaient plus. Ces explications ont été si souvent contredites et réfutées par nos expériences et nos observations que nous avons perdu foi et confiance en elles et en nous-mêmes. C’est précisément à ce moment de questionnement et d’incertitude que, par l’économie de la nature, nous sommes amenés face à face avec les grandes doctrines sur la vie et l’action contenues dans la Théosophie.

D’autres êtres qui sont passés par nos expériences viennent à nous. Ils nous montrent quelle est l’interprétation supérieure à leur donner. Comme eux nous expérimentons de grandes difficultés ; eux dans leur tentative de transmettre et nous dans notre effort pour apprendre. Ces difficultés ne sont pas insurmontables, quoi qu’elles puissent souvent nous le sembler.

Le découragement, la lassitude et le désespoir nous accablent, et à de tels moments, nous sommes plongés dans une telle mélancolie que tout nous semble obscur et impénétrable. Ce sont des moments de naissance ou de mort métaphysique, quand nous sommes dépouillés de tous nos supports habituels et que, nous n’avons pas encore pris pied dans ce monde où nous entrons et qui nous est inconnu. La crainte de tout perdre nous accable. Ceci ne peut être évité. « Nu je suis venu au monde, et nu je le quitterai » [v. Job, I, 21], c’est la loi de tous les mondes et pas uniquement de celui-ci. C’est la loi de notre propre être spirituel, mais notre intelligence n’a pas encore totalement saisit la réalité de notre être spirituel ; comment pourrait-elle donc se reposer complètement sur la loi de ce dont elle est toujours ignorante et incapable d’appréhender ?

 Le terme « appréhension » est significatif de ce qu’on s’efforce ici de suggérer. Dans un sens l’appréhension signifie la connaissance, la compréhension, la perception ; et dans un autre, c’est la crainte, la peur de la perte, l’anticipation du mal.

Les Maîtres, les Sauveurs, les Grands Instructeurs qui viennent parmi nous ont une appréhension particulière. Nous écoutons leur Sagesse. Elle s’adresse et fait appel au Soi divin en nous. La volonté spirituelle, que nous connaissons comme la « foi », s’éveille en nous. Nous essayons de traverser vers l’autre rive à partir de laquelle Ils nous parlent. Au milieu de la traversée nous jetons un « dernier regard » sur ce que nous abandonnons. L’autre sorte « d’appréhension » nous saisit, et nous perdons notre équilibre et tombons tremblant dans un abîme inconnu plein d’horreurs inimaginables, ou nous retournons découragés dans le refuge des anciennes pensées et des sentiments familiers.

 Pierre, qui entrepris gaillardement de « marcher sur l’eau, » pris peur et s’écria, « Seigneur sauve-moi ou je vais mourir » [v. Mathieu XIV, 30] est un exemple de la seconde sorte d’appréhension. « La femme de Lot » en est une autre illustration avec un résultat différent. Elle se « transforma en statue de sel » parce qu’elle regarda en arrière [v. Genèse XIX, 26], alors que Pierre eut suffisamment de foi pour tourner son attention vers le Seigneur. Comme nous, Pierre eut de nombreux manquements, mais au moment ultime il sût toujours, s’appuyer sur le Seigneur. Nous pouvons penser qu’il avait posé, à temps, un pied ferme sur le « roc » qui est aussi son nom. Le découragement que rencontre maintes et maintes fois le disciple est toujours causé par le regard porté en arrière. Du coup, le doute survient et quand le regard est chargé de doute le sentier suivi conduit toujours à « l’appréhension ». Mais chaque fois que le disciple garde l’œil fixé sur le nouvel état à atteindre, ou sur l’Instructeur qui en est l’exemple, la foi vient et par elle, il atteint cette sorte d’appréhension que l’Instructeur incarne…

                                                                                                                       (A suivre)

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