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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 09:29

La Théosophie est l’alliée de tout homme qui cherche sérieusement, par une voie qui lui est propre, la connaissance du Principe Divin, des rapports de l'homme avec lui, et de ses manifestations dans la nature. Elle est aussi l'alliée de la science honnête, qui se distingue beaucoup de ce qu’on considère être la science physique exacte, tant qu’elle n'empiète pas sur les domaines de la psychologie et de la métaphysique.

Et elle est encore l'alliée de toute religion honnête, c'est-à-dire une religion qui accepte d'être jugée selon les mêmes critères que ceux qu'elle applique aux autres. Elle considère que les livres qui contiennent la vérité la plus évidente par elle-même, sont inspirés (et ne sont pas révélés). Elle considère que tous les livres sont inférieurs au livre de la nature, par suite de l'élément humain qu'ils contiennent. Pour arriver à lire le livre de la nature, et pour le comprendre correctement, les pouvoirs innés de l'âme doivent être hautement développés. Les lois idéales ne peuvent être perçues que par la faculté intuitive ; elles sont au-delà du domaine de l'argumentation et de la dialectique, et nul ne peut les comprendre ou les apprécier à leur juste valeur à travers les explications données par une autre intelligence, même si cette intelligence prétendait avoir été instruite par une révélation directe. Notre Société, qui permet la plus grande ouverture sur les espaces de l’idéalisme pur, est néanmoins rigoureuse dans le domaine des faits, et son respect pour la science moderne et ses représentants est réel. Le monde doit une immense reconnaissance aux représentants de la science physique moderne, en dépit du manque d'inspiration spirituelle supérieure chez ces derniers. C'est pourquoi, la Société Théosophique approuve la protestation noble et indignée du révérend O. B. Frothingham, prédicateur de talent, contre ceux qui tentent de déprécier les services de nos grands naturalistes. « Comment peut-on dire que la science est irréligieuse et athée ? », s'écria-t-il lors d’une récente conférence, à New-York : « La science est en train de créer une nouvelle idée de Dieu. C'est par la science que nous avons une certaine conception d'un Dieu vivant. Et si l’effet négateur du protestantisme ne fait pas bientôt de nous des athées, ce sera grâce à la science qui nous aura libéré des terribles illusions qui nous accablent et nous embarrassent, et qui nous aura mis sur la voie de savoir comment raisonner au sujet des choses que nous observons... »

Et c'est aussi grâce aux efforts inlassables d'orientalistes comme Sir W. Jones, Max Muller, Burnouf, Colebrooke, Haug, Saint-Hilaire et tant d'autres, que la Société [Théosophique], en tant qu'organisme, éprouve du respect et de la vénération pour les cultes Védiques, Bouddhiste, Zoroastrien, ou pour les autres religions anciennes du monde, et elle témoigne d'un sentiment tout aussi fraternel envers ses membres Hindous, Cinghalais, Parsis, Jains, Hébreux ou Chrétiens, considérés tous comme des étudiants particuliers du « soi », de la nature, et du divin dans la nature.

Née aux États-Unis d'Amérique, la Société fut constituée sur le modèle de sa mère-patrie. Cette dernière, omettant de nommer le Divin dans sa constitution, de peur qu'il ne devienne un jour un prétexte à créer une religion d'État, accorde dans ses lois, une égalité absolue à toutes les religions. Toutes soutiennent l'État, et chacune à son tour, est protégée par lui. La Société, copiée sur cette constitution, pourrait être judicieusement appelée une « République des Consciences ».

Nous avons maintenant, pensons-nous, prouvé pourquoi nos membres, en tant qu'individus, sont libres de rester hors, ou au sein de n'importe quelle religion, pourvu qu'ils ne prétendent pas qu’eux seuls doivent bénéficier du privilège de la conscience, et qu’ils n'essaient pas d'imposer leurs opinions aux autres. À cet égard, les règles de la Société sont très strictes. Elle tâche d'agir selon la sagesse du vieil axiome Bouddhiste : « Honore ta propre foi, et ne calomnie pas de celle des autres », axiome répété dans notre siècle par la « Déclaration de Principes », du Brahmo Samaj, qui stipule si noblement : « Aucune secte ne sera rabaissée, ridiculisée ou haïe ». Dans la section VI des statuts révisés de la Société Théosophique, adoptés récemment en conseil général à Bombay, nous trouvons l'article suivant :

« Il n’est pas permis à un dirigeant de la Société mère d’exprimer, en paroles ou en actes, une hostilité ou une préférence envers une section quelconque de la Société (groupe de membres d’une même religion dans la Société). Toutes doivent être considérées et traitées comme également dignes des efforts et de la sollicitude de la Société. Toutes ont un droit égal à ce que les traits essentiels de leur croyance religieuse, soient exposés devant le tribunal d'un monde impartial ».

Individuellement, quand ils sont attaqués, les membres peuvent peut-être oublier ce règlement, mais les dirigeants, n'en ont pas le droit, et cette règle doit être strictement appliquée durant les réunions. Car, au-dessus de toutes les sectes humaines, se tient la Théosophie, sous sa forme abstraite ; une Théosophie trop vaste pour être contenue dans l'une d’elles, mais les contenant aisément toutes.

Pour conclure, nous pouvons dire que la Société Théosophique, bien plus large et universelle dans ses vues que n'importe quelle société purement scientifique, a, en plus de la science, la conviction qu’il est possible à une volonté déterminée d’accéder aux régions spirituelles inconnues que la science exacte place hors du champ d’investigation de ses fidèles. Et elle possède une qualité que l’on ne rencontre dans aucune religion, qui est de ne pas faire de différence entre les Gentils, les Juifs ou les Chrétiens. C’est dans cet esprit que la Société a été édifiée pour être la base d’une Fraternité Universelle.

Ne se mêlant pas de politique, hostile aux rêves insensés du Socialisme et du Communisme qu’elle réprouve, car tous deux ne sont qu’une conspiration déguisée de la force brutale et de la paresse, liguées contre le travail honnête ; la Société s’intéresse peu à l’organisation humaine extérieure du monde matériel. Toutes ses aspirations sont dirigées vers les vérités occultes des mondes invisibles et visibles. Qu’importe que l’homme vive sous le régime d’une république ou d’un empire ; le corps physique seul en est affecté. Son corps peut être enchaîné ; mais son âme, a le droit de répondre à ses tyrans, ce que répondit fièrement Socrate à ses juges. Ils n’ont aucun pouvoir sur l’homme « intérieur ».

Telle est donc la Société Théosophique, et tels sont ses principes, ses buts multiples et ses objets. Devons-nous nous étonner que le grand public ait eu à son sujet une quantité d’idées erronées et que l’ennemi ait eu beau jeu à la rabaisser dans le monde profane ? Le véritable étudiant a toujours été un reclus, un être de silence et de méditation. Il a si peu d’habitudes et de goûts identiques à ceux du monde actif, que, tandis qu’il étudie, ses ennemis et ses calomniateurs peuvent l’attaquer sans être inquiétés. Mais le temps corrige tout, et les mensonges sont éphémères. La Vérité seule est éternelle.

Nous parlerons plus tard de quelques membres de la Société qui ont accomplit de grandes découvertes scientifiques, et de quelques autres par qui les psychologues et les biologistes doivent un nouveau regard sur les problèmes obscurs de l’homme intérieur. Notre but immédiat visait à prouver au lecteur que la Théosophie n’était, ni « une doctrine nouvellement inventée », ni une cabale politique, ni une société d’enthousiastes née aujourd’hui pour mourir demain. La preuve que tous ses membres ne pensent pas de même, c’est que la Société s’est organisée en deux grandes divisions : l’Orientale et l’Occidentale, celles-ci se subdivisant à leur tour en nombreuses sections, selon les races et les points de vues religieux. La pensée d’un seul homme, pour infiniment variés que puissent en être les manifestations, ne peut tout embrasser. Le don d’ubiquité lui étant refusé, la pensée ne peut que spéculer dans une direction ; et si elle dépasse les limites de la connaissance humaine exacte, elle erre à l’aventure, car les ramifications vers la Vérité Centrale une et absolue, sont infinies. C’est pourquoi nous voyons parfois les plus grands philosophes eux-mêmes se perdre dans le labyrinthe des spéculations, et provoquer ainsi la critique de la postérité.

Mais comme tous travaillent à un même but unique : la libération de la pensée humaine, l’élimination des superstitions et la découverte de la Vérité, tous sont également bien accueillis.

Il est généralement admis que ces buts sont plus facilement et plus sûrement atteints en satisfaisant la raison, et en enflammant l’enthousiasme de la nouvelle génération de jeunes intelligences qui accèdent à la maturité, et s’apprêtent à prendre la place de leurs pères, aux idées conservatrices et préconçues. Et comme tous — petits et grands — ont emprunté la route royale qui mène à la connaissance, nous les écoutons tous, et admettons petits et grands dans notre association. Car aucun chercheur honnête ne vient les mains vides, et même celui qui a reçu le moins de faveur publique, peut déposer son humble offrande sur l’autel unique de la Vérité.

                       H.P. Blavatsky

[Note 1 : Le mot Théosophie date du troisième siècle de notre ère et fit son apparition avec Ammonios Saccas et ses disciples qui fondèrent le système des théosophes éclectiques(appelés aussi analogistes, ou néo-platoniciens). Le mot Théosophie est l'équivalent du sanskrit Brahma Vidyâ, connaissance divine. Le but de ce système était avant tout d'inculquer certaines grandes vérités morales à ses disciples et à tous ceux qui étaient des « amants de la vérité ». D'où la devise adoptée par la Société Théosophique : « II n'y a pas de religion au-dessus de la vérité ». Le but de la Société Théosophique est de réconcilier toutes les religions, sectes et nations dans un système éthique commun, basé sur des vérités éternelles.]

 

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